La Cathédrale de Sötétfalva - Suisse

« Il est aujourd’hui chose commune de prévenir tout voyageur en Hongrie afin qu’il ne reste pas trop longtemps devant la Cathédrale de Sötétfalva, par crainte d’en oublier la raison de son propre voyage. » An 2024, le grand évêché de Suisse a enfin consenti à dévoiler les mystères qui entouraient l’origine de la construction de la cathédrale et de la ville de Sötétfalva (Village Sombre) Exhumés de terres, les anciens écrits canons y ont consigné ce qui suit : Loin au nord, nichées au cœur des collines hongroises, nul ne pouvait prédire que le meurtre d’une humble bergère entraînerait des conséquences dévastatrices. Après tout, cet acte était commun en l’an 800 et celle-ci était accusés de félonie et d’adultère par son mari. Des crimes considérés comme sacrilège, même pour des meurtriers impies. Il n’en ressortit ainsi aucun scrupule à la brûler vive et à éparpiller ses cendres. Mais dans ces régions reculées où la foi avait peu de place, cette bergère priait quotidiennement pour la paix et la prospérité de sa communauté. En réaction à de tels actes vint le désastre. D’abord de simples éboulements quotidiens, ce qui inquiétait peu les habitants, habitués à la rudesse des montagnes. Puis les débordements de la rivière, jusqu’à provoquer des inondations meurtrières. Et enfin, les nuages qui, tel un voile de brume noire, empêchaient toute lumière du soleil, faisant mourir les récoltes successives. Frappée par cette série de calamités, les habitants, impies mais désespérés, nuèrent alors de cesse de prier en signe de rédemption.
Il serait ainsi apparu, lors d’une nuit pleine où les faisceaux lunaires étaient bien trop faibles pour permettre de circuler, une lumière flamboyante au sommet du plus haut lieu du village. Une voix céleste annonça alors que la construction d’une cathédrale en ce lieu apporterait la prospérité et la paix à la région, en mettant fin aux fléaux. La construction prit cent années, cent dures années de pénitence, marquées par la souffrance et le labeur. Mais le résultat fut tel que, frappés par la beauté du monument, les passants ne pouvaient que tomber à genoux et sombrer peu à peu dans la contemplation, jusqu’à en oublier leur propre vie.
La légende raconte alors que des anges, impressionnés par l’habilité des maçons, charpentiers et artisans, leur auraient chuchotés certaines scènes bibliques ainsi que la vie des saints afin qu’ils soient fidèlement retranscrits sur les pierres et vitraux colorés ornant l’édifice. Face à un tel monument, la vie s’est tout naturellement développée. Il fut ainsi décidé d’y fonder une ville, au nom révélateur de Sötétfalva (village sombre) afin de ne jamais oublier les erreurs du passé, et qui tel un rempart protecteur, viendrait ceinturer la Cathédrale. Le temps fut et celle-ci continue de se dresser fièrement, nullement inquiétée par le poids des ans.
A l’origine simple lieu de culte, la Cathédrale de la Sainte Lumière est aujourd’hui le symbole de l’unité, de la foi et de la résilience des habitants de Sötétfalva. Elle est aussi un haut lieu de pèlerinage et un centre culturel et spirituel. Les fidèles s’y pressent quotidiennement dans l’espoir de lire les textes sacrés et philosophiques qui parcourent les murs de la cathédrale. Puis ils peuvent trouver repos et loisirs dans les jardins extérieurs ou dans l’une des nombreuses auberges que compte la ville.